La sucette est toujours mauvaise? Découvrez les effets réels sur les dents, la respiration et la parole, l’âge idéal pour arrêter et un plan de sevrage serein.
Pour de nombreuses familles, la lolette est une alliée du quotidien: elle apaise, facilite l’endormissement et rassure. Puis viennent les questions : « Abîme-t-elle les dents? À quel âge faut-il l’arrêter? Existe-t-il une lolette “orthodontique” vraiment meilleure? »
Chez Confident notre approche est professionnelle, rassurante et centrée sur les besoins des parents.
L’objectif de cet article : vous donner une information claire, fondée sur la pratique quotidienne, pour décider quoi faire, quand et comment, sans culpabilité.
La lolette est-elle toujours « mauvaise »?
Son impact dépend surtout de trois facteurs :
- Durée (depuis combien d’années l’enfant l’utilise)
- Fréquence (combien d’heures par jour, jour/nuit)
- Intensité (force de succion, position de la langue et des lèvres)
Plus ces facteurs sont élevés, plus le risque d’effets dentaires augmente. Une utilisation temporaire et limitée a un impact bien moindre qu’un usage prolongé, notamment en journée et au-delà de 2 ans.
Quels sont les effets potentiels sur la bouche et le visage ?
Occlusion et position des dents
- Morsure ouverte antérieure: les incisives ne se touchent plus.
- Morsure croisée postérieure: palais étroit (maxillaire « étréci »), dents du haut qui mordent à l’intérieur des dents du bas.
- Inclinaison des incisives: les dents de devant peuvent se projeter vers l’avant.
- Déglutition atypique: la langue pousse entre les dents, surtout si l’habitude persiste.
Bonne nouvelle: chez les petits, beaucoup d’altérations se corrigent spontanément après l’arrêt, surtout si le sevrage a lieu avant les 2 ans.
Respiration et sommeil
Les enfants respirateurs oraux (nez bouché chronique, allergies, amygdales ou adénoïdes volumineuses) ont plus de risque de perturbations de croissance maxillo-faciale. La sucette peut entretenir la bouche entrouverte et la langue dans une position basse et gêner l’étanchéité labiale. Résultat possible: sommeil agité, ronflements, apnée du sommeil, morsure ouverte persistante. Une évaluation ORL peut être pertinente si des signes respiratoires sont présents.
Parole et fonctions orales
Une succion prolongée peut retarder ou perturber certains sons (notamment sibilantes), en lien avec la position de la langue. L’amélioration est fréquente après l’arrêt. Au besoin, une prise en charge en orthopédie fonctionnelle des mâchoires, orthophonie et/ou thérapie myofonctionnelle accompagne le retour à une fonction linguale et labiale harmonieuse.
Hygiène et caries
La sucette enduite de substances sucrées (miel, sirop, etc.) augmente fortement le risque de caries. Préférez l’eau claire et un nettoyage régulier de la sucette, avec contrôle de l’usure et de la taille adaptée à l’âge.
Les sucettes « orthodontiques »: une solution miracle?
Elles répartissent mieux les forces et peuvent réduire certains effets, mais ne les suppriment pas si l’usage est prolongé et fréquent. Le facteur déterminant reste le temps d’exposition (fréquence + durée) et l’âge d’arrêt.
Conseils pratiques:
- Choisir un biseau souple, une colerette ventilée.
- Jamais de substances sucrées sur la tétine.
Quel est l’âge idéal pour arrêter ?
- Cible recommandée : maximum 2 ans.
- Pourquoi? La croissance faciale est hautement plastique: en arrêtant tôt, la morsure peut se normaliser souvent spontanément.
Au-delà de 2 ans, le risque d’une morsure ouverte persistante, d’une morsure croisée ou de respiration orale augmente; un suivi de l’orthopédie fonctionnelle des maxillaires peut être utile.
Plan de sevrage « tout en douceur »
Dans le rituel d’arrêt de la sucette, nous élaborons au cabinet une stratégie individualisée, adaptée au tempérament de votre enfant et à votre réalité familiale. L’essentiel est de respecter chaque enfant comme un être unique, son rythme et son “timing”: pas de précipitation, mais un accompagnement bienveillant, progressif et cohérent.
Si l’enfant demande la sucette, accueillez l’émotion, rappelez le projet, proposez une alternative de réconfort. Évitez la punition ou la moquerie.
Et si votre enfant refuse?
Certains profils tolèrent mal l’arrêt brutal. Le progressif est alors préférable.
Si l’anxiété est marquée, faites-vous accompagner: nous bâtissons avec vous un plan réaliste, respectueux du tempérament de votre enfant.
Chez Confident, nous accompagnons les familles avec une communication claire et rassurante, des plans personnalisés (sevrage, rééducation, orthodontie interceptive) et une coordination avec les spécialistes si nécessaire.
Notre priorité : le confort de votre enfant et votre tranquillité d’esprit.
Dr Raquel Rodrigues | Pédodontiste chez Confident